reiki

 

Cette contribution est la synthèse d’un article de fond publié en Novembre 2016 dans la revue du Centre Takiwasi per le Dr. Jacques Mabit, médecin fondateur et président exécutif de Takiwasi, Centre de Réhabilitation de Toxicomanes et de Recherche sur les Médecines Traditionnelles, Tarapoto, Pérou  www.takiwasi.com

Introduction

Le Reiki est à la mode depuis les années 90 et depuis le début du siècle et se développe à grande vitesse dans tous les milieux. Or notre expérience thérapeutique nous montre qu’il s’agit d’un des majeurs et constants lieux d’infestation spirituelle. Ce danger spirituel est largement ignoré et sous-estimé, ce pourquoi il nous  a semblé utile de transmettre notre vécu à son égard et notre réflexion sur ce phénomène de société, afin surtout de mettre en garde contre son utilisation.

D’où nous parlons

Le Centre Takiwasi que je dirige depuis 24 ans reçoit de nombreuses personnes en quête de guérison ou de ce qu’il est convenu de nommer maintenant « d’évolution personnelle ». En dehors d’une population de patients toxicomanes traités en résidence longue, des demandeurs de soin sans problématique addictive majeure, effectuent des séjours courts pour bénéficier un processus incluant le recours aux médecines traditionnelles amazoniennes, en particulier avec l’usage de plantes médicinales, articulé avec une approche psychothérapeutique.

Dans cette dernière population très diversifiée, de nombreuses personnes ont eu recours au Reiki, s’y sont initiées ou même sont devenus « maîtres de Reiki ». Notre observation clinique, lors des séances thérapeutiques ritualisées, nous a mis en présence constamment de la présence d’entités spirituelles maléfiques investissant peu ou prou ces personnes. Les manifestations de ces entités dans la vie quotidienne de ces personnes passent inaperçues et les problématiques qu’elles génèrent ne sont généralement pas identifiées ou les liens ne sont pas établis entre des troubles divers et cette contamination spirituelle. Ces troubles peuvent aller de problèmes économiques et de travail, en passant par la discorde dans la famille, une suite de « malchances », tout cela de façon progressive mais ininterrompue et jusqu’à se terminer dans des pathologies physiques et psychiques.

Invitant une psychologue qui ressentait une grande fatigue et pratiquait le Reiki, à explorer, lors d’une séance thérapeutique, ce qui se jouait en arrière-plan de sa pratique, elle rapporte en larmes, le lendemain, qu’elle avait cru mourir pendant la session, qu’elle avait« vu clairement que l’origine du Reiki n’était pas bonne, que le moine japonais qui l’a créé était guidé par son ego et qu’elle pouvait en mourir ». Elle a vomi toute la journée, des « quantités de saleté énergétique ».

A l’intérieur des séances de soins, ces personnes censées canaliser des énergies se révèlent paradoxalement appauvries sur le plan énergétique, avec un fond d’épuisement et des éléments psychiques de confusion. Chez les maîtres de Reiki qui pratiquent intensément cette activité, les troubles « énergétiques » finissent par se somatiser sur le moyen et long terme, et produire des pathologies extrêmement graves. Nous avons ainsi observé chez ces « maîtres » surtout des cas de cancer, mais aussi tuberculose, insuffisance rénale, syndrome des jambes sans repos… Dans un cas précis, dans un cabinet de Reiki situé en France, des 5 thérapeutes exerçant, 4 avaient des maladies graves !

La rapidité d’accès au statut de praticien de Reiki (en 2-3 week-ends) et ensuite de Maître de Reiki (quelques week-ends supplémentaires) m’a fortement interpellée quand on sait le long parcours de formation que requiert toute maîtrise d’une pratique thérapeutique efficace, que ce soit en médecine conventionnelle occidentale, en médecines traditionnelles non-occidentales, en soins physiques et plus encore en soins psychiques quelles que soient les écoles ou courants : de la psychiatrie en passant par la psychanalyse et les différentes formes de psychothérapie, ainsi que pour les pratiques dites « chamaniques » des peuples autochtones.

Cette extraordinaire et unique rapidité et accessibilité du Reiki représente à la fois une énorme séduction qui semble largement contribuer à son succès aussi bien qu’elle suscite une extrême réserve et suspicion sur ce qui peut se jouer en arrière-plan de ces pratiques.

Nous proposons ainsi de partir de notre observation clinique sur la base de la pratique du Reiki telle qu’elle se présente aux occidentaux à notre époque et s’est présentée à nous à travers des pratiquants et maîtres de Reiki nous visitant. Nous ne prétendons aucunement être un spécialiste du Reiki et nous renvoyons pour plus de détails et connaissance sur l’histoire du Reiki, ses fondements, ses origines, sa diversification en Occident, à l’ouvrage en trois tomes de Pascal Treffainguy qu’il présente lui-même comme une espèce de « Codex du Reiki ». Comme il le spécifie, il n’existe pas « le » Reiki mais de nombreuses formes générées à partir de la proposition de son fondateur, le japonais MikaoUsui.

La canalisation des énergies

Le Reiki fait partie des techniques dites de canalisation (channeling) où l’intervenant est supposé se contacter avec des « énergies supérieures » qui opèreraient à travers son corps pour investir le patient et harmoniser ses énergies et de ce fait rétablir la santé. Il s’offre en quelque sorte comme canal énergétique, supposé neutre et ouvert, appelant une énergie impersonnelle, énergie vitale ou « ki » (qi, chi),pour « recharger » le corps énergétique du souffrant. N’étant que « canal », l’intervenant est supposé ne subir aucune conséquence de ce transfert. Sa générosité et sa bonne volonté sont censées le protéger de tout effet adverse.

Cette approche souffre de plusieurs défauts et se base sur des présupposés assumés comme naturels :

  • Il suffirait d’avoir de bonnes intentions pour être protégé de toute conséquence négative.
  • Le contact avec le monde spirituel serait commandé par ces bonnes intentions qui permettraient de se relier automatiquement avec des instances spirituelles bénéfiques.
  • La neutralité du canal instaurerait pour celui-ci une immunité à tout trouble possible.
  • Les échanges énergétiques iraient automatiquement du haut vers le bas, du monde spirituel vers le corps du patient.
  • Tout être humain est doté de ce pouvoir de guérison qu’il suffirait d’activer.
  • Ce don universel de la guérison permet d’accéder très rapidement à son exercice efficient vu qu’il s’agirait d’une fonction naturelle.
  • Cette technique permet finalement de s’auto-guérir sans dépendre d’autres personnes ou médecines

Ces axiomes contredisent toutes les pratiques de soin ancestrales et l’expérience millénaire des processus de libération spirituelle, en effet :

  • Les bonnes intentions, certes nécessaires, ne sont jamais suffisantes et doivent s’accompagner de la connaissance, du savoir, des techniques appropriées.
  • L’ouverture au monde intermédiaire, celui des esprits, expose à l’investissement par des entités maléfiques où les bonnes intentions ne préservent pas de ces contaminations. Cette ouverture doit être ritualisée correctement pour prévenir ces infestations spirituelles et protéger à la fois thérapeute et patient.
  • Utiliser son propre corps énergétique fait partie du travail du guérisseur mais celui-ci doit le nettoyer et le purifier constamment afin de se libérer des « déchets » énergétiques de son travail ; la pureté absolue n’étant jamais acquise, le thérapeute se « salit » peu ou prou au cours de son intervention.
  • Lors de ses interventions, le thérapeute est exposé à ce que des charges énergétiques, donc des entités habitant son patient, l’investissent et le contaminent.
  • Le pouvoir de guérison est un charisme possible mais pas universel, de même que tout le monde ne possède pas le génie des mathématiques, de la musique ou le don des langues.
  • Ce don ou charisme demande à être travaillé, affiné, exercé, au cours d’un long apprentissage parsemé d’épreuves et de difficultés.
  • La guérison spirituelle suppose des médiations et/ou des médiateurs et la référence au divin. Dans l’auto-guérison, on prétend se passer de toute médiation et le divin est exclus ou secondarisé.

Le pouvoir et la protection rituels

Les adeptes du Reiki se réclament alors de leur initiation rituelle qui les protègerait et leur confèrerait ce pouvoir de guérison.

L’initiation rituelle est censée intégrer l’aspirant dans l’égrégore du Reiki. L’égrégore conforme une espèce d’entité psycho-spirituelle placée sous la tutelle d’une instance spirituelle supérieure. Il est donc essentiel de savoir quel être préside à la conformation de l’égrégore et auquel le candidat-thérapeute va volontairement s’assujettir. Or, dans notre expérience aucun initié au Reikin’a été capable de nous donner le nom de cet être spirituel, ni même les maîtres de Reiki que nous avons rencontrés.

L’initiation totale comporte 4 niveaux à la suite de laquelle le maître de Reiki possèderait des dons surnaturels comme deviner des choses cachées, prédire des catastrophes naturelles, comprendre des langues mortes, voir les esprits, etc. Ce qui au premier abord était présenté comme des « énergies de guérison » impersonnelles se révèlent être à la fin du parcours des entités spirituelles, certains disant être affiliés à un « être invisible ou ange de lumière » qui les guide sur le chemin spirituel et leur fournit des informations occultes.

Le Reiki aurait surgi au Japon vers la fin du XIXe siècle alors que MikaoUsui étudiait les textes bouddhistes et serait directement en lien avec une expérience d’illumination de son fondateur lors d’un jeûne de 21 jours réalisé au Mont Kurama en 1922. L’édifice du Reiki repose donc sur une expérience personnelle de son fondateur lors d’un vécu mystique ou de transe. La diffusion de cet apprentissage se fera ensuite par transmission rituelle de maître à élève, à travers des rituels initiatiques.

Cependant, Pascal Treffainguy, conclue son étude du Reik en la résumant d’une formule concise :  « Le  Reiki  obéit  à  une  logique  pseudo-initiatique, demande une plongée dans les marais de la pensée déviante, dont on ne sort pas indemne ». En d’autres termes, l’initiation au Reiki est une opération efficace, comme tout rituel, ou l’impétrant fait allégeance à un être dont il ignore la nature et les attributs. Ce qui équivaut à dire que l’initié accepte de se mettre volontairement sous emprise d’une ou plusieurs entités possiblement maléfiques.

Et pourtant ça marche…

La conviction des candidats est généralement emportée par le fait qu’à la suite d’un apprentissage extrêmement rapide et le premier pas initiatique, l’imposition des mains sur un patient montre des résultats bénéfiques immédiats. Face à cet aspect expérimental direct, les questionnements éventuels sur l’innocuité de ces pratiques tendent immédiatement à s’évanouir.

Ce piège est cependant connu par toutes les traditions spirituelles et de guérissage: le monde démoniaque procède par la séduction. La première séduction est celle du pouvoir. La carotte fait avancer l’âne. L’immédiateté des résultats n’exonère pas de constater les effets à long terme qui sont la véritable mesure de l’efficacité. Or sur le plan clinique, comme nous l’avons dit au début, les maîtres de Reiki montrent des signes pathologiques extrêmement graves. Les autres initiés montrent systématiquement un degré d’infestation spirituelle dans les séances thérapeutiques que nous menons. Leur état énergétique déficitaire signale une vampirisation permanente de leur corps énergétique, caractéristique d’un égrégore infesté. Dit de manière plus prosaïque, ils se font « pomper », aussi bien par les entités du monde spirituel qu’éventuellement inconsciemment par les personnes qui les initient et les patients qu’ils soignent.

Le Reiki semble répondre à ce besoin puissant « d’aider les autres », ce qui constitue un véritable appel de l’âme humaine. Les forces démoniaques ne peuvent agir initialement sans s’appuyer sur ce cri de la nature humaine qui appelle à l’amour, au souci de l’autre. Elles le manipulent donc pour le dévoyer progressivement dans une caresse narcissique d’autosatisfaction pour la bonté dont on fait preuve. L’amour de l’autre se métamorphose en inflation de l’ego. On commence par vouloir servir l’autre et on finit par servir ses propres besoins égotiques, son image, son amour-propre.

La rapidité des possibilités d’intervention à la suite de l’initiation au Reiki, répond enfin à l’empressement du monde occidental. On veut tout et tout de suite : le Reiki y satisfait pleinement. La séduction est donc multiple.

Selon Victor Fernandez Casanova, maître de Reiki et président de la Fédération Européenne de Reiki professionnel, « le Reiki est implanté dans 12 hôpitaux et 14 centres de santé à Madrid et plus de 3000 professionnels ont été formés [ìnitiés] au Reiki ».  Selon cette même revue, le Reiki est une des thérapies complémentaires les plus utilisées dans les hôpitaux aux Etats-Unis et se trouve disponible à travers la Sécurité Sociale britannique et allemande et diverses mutuelles de santé en Suisse et en Espagne.

Reiki et Christianisme

Un certain nombre de chrétiens, y inclus des religieux, trouvent dans le Reiki une pratique qui répond à une part de leur attentes. Car si Jésus est appelé « Christus medicus » par les Pères de l’Eglise, les théologiens des premiers siècles du christianisme, de fait, l’Eglise contemporaine a relégué la dimension de la guérison aux oubliettes. Le salut a pris le pas sur la guérison, comme si l’un excluait l’autre. Il nous semble au contraire, comme le montre Jésus dans les Evangiles, que la guérison précède et conduit au salut. Le rituel d’onction des malades est distribué avec parcimonie et est souvent assimilé au viatique pré-mortem, l’onction des mourants. L’Eglise semble avoir oublié ce qui n’est pas moins qu’un signe de reconnaissance des croyants, défini par Jésus : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris ». (Marc !6 : 17-18).

La quête d’un christianisme qui reprenne en compte cette dimension de la guérison, centrale dans les Evangiles, a pu conduire des chrétiens à retrouver dans les apparences du Reiki quelque chose de similaire à l’action du Christ, la guérison n’étant pas réservée aux clercs.  L’imposition des mains est en effet un geste commun, associé à un appel vers le monde spirituel. Mais là s’arrête la comparaison.

En effet, l’initiation chrétienne (baptême, eucharistie, confirmation) ne demande pas d’autre pouvoir que celui du Christ et de l’Esprit-Saint. Et c’est au seul nom de Jésus que le chrétien soigne et guérit et non pas à l’appel d’entités non identifiées comme l’impose le rituel initiatique du Reiki : dans la citation précédente de Marc c’est bien au nom de Jésus que le soin opère et par ce même Nom que les démons (dont l’existence est confirmée) sont chassés.

Nous avons noté auparavant comment le Reiki répond apparemment au besoin d’une relation sensible au monde spirituel. La vie spirituelle a besoin de nourriture mystique et ne saurait s’accommoder que d‘un pieux humanisme ou de doctrine religieuse, même si cette dernière est de la plus grande orthodoxie. La tendance à l’intellectualisation et l’abord conceptuel de la foi ne satisfait par la nécessité d’un vécu direct et sensible, qui touche aussi le cœur et le corps. La tendance de l’Eglise à réserver la dimension mystique à des êtres exceptionnels et à manifester une méfiance systématique à tout vécu de cette nature, prive les âmes de cette nourriture essentielle. Dans la mesure où l’Eglise, dans une prudence nécessaire mais excessive, au lieu de faire obstacle à ces vécus les favorisait dans un contexte certes adéquat (retraites, prières, jeûnes…), bien des personnes n’iraient pas « voir ailleurs ».

Face aux argumentations New Age du « Reiki christique», Saint Paul nous rappelle également à l’ordre : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité… » (Col 2, 8-9).

La contradiction est donc, on ne peut plus, flagrante à cet endroit. L’analphabétisme religieux associé à l’hégémonie du rationalisme sert de terroir à ces errances. L’affirmation synthétique du capucin Thomas G. Weinandy, secrétaire général de la Conférence épiscopale des Etats-Unis, nous semble bien résumer cette impasse :« Si vous essayez de faire du Reiki quelque chose d’authentiquement chrétien, ce n’est plus du Reiki ; et si vous voulez garder le Reiki authentique, ce n’est pas compatible avec le christianisme ».

Les fruits spirituels pour un chrétien seront mesurés à l’aune, non seulement de la guérison psychosomatique, mais du cheminement ultérieur dans les voies du salut par la conversion et le rattachement au Christ, à son Eglise et la pratique des sacrements.

Petit exemple illustratif

Une jeune fille venue en séminaire dans notre Centre Takiwasi, à la suite de mes mises en garde sur le Reiki exposées dans cet article, m’écrit le courrier suivant :

« Je viens de finir de lire votre texte qui m’a beaucoup parlé et j’ai enfin eu les réponses et les arguments qui me manquaient. Suite à des rêves j’ai compris que le Reiki n’était pas une bonne chose, mais j’avais besoin d’arguments pour comprendre pourquoi.

Les présupposés du Reiki sont faux, chose que je savais inconsciemment mais dont je ne me préoccupais pas ! J’avais trouvé un moyen simple, facile et sans difficultés d’accéder à ce monde spirituel qui m’a toujours intéressé et en plus de ça je pouvais aider les autres. Dans le contexte new age, le fait de se chercher, cette quête de spiritualité, même si je suis de confession chrétienne, j’ai besoin de preuves pour croire aux choses : les livres, le catéchisme et les textes bibliques ne me suffisaient pas ! J’avais besoin de preuves et de vivre les choses, « le voir pour le croire ». C’est d’ailleurs depuis ma séance à Takiwasi où Dieu m’est venu en aide, que j’ai commencé à vraiment croire en Lui. Et je pensais que le Reiki pouvait m’apporter cela.

Et c’est maintenant que je fais le lien entre mes douleurs chroniques aux jambes et au dos, et le Reiki, des douleurs qui se sont déclenchées depuis que j’ai commencé à pratiquer le Reiki régulièrement sur moi, et qui ne font qu’empirer malgré tous mes efforts. J’étais sur le chemin de St Jacques de Compostelle, j’avais prévu de faire le pèlerinage en 3 mois et j’ai dû m’arrêter au bout d’une semaine à cause de ces douleurs. »

De ce précieux témoignage, il me semble qu’on puisse tirer quelques enseignements :

  1. Cette jeune fille, que j’appellerai Myriam, manifeste d’abord le besoin d’une argumentation raisonnable. L’appel à la raison est sain et signale que les seules invectives, condamnations ou menaces ne remplissent pas le besoin de vérité. Le Christ est le Logos, et la foi se doit d’être explicitée de même que les oppositions à la foi.
  2. Myriam évoque ensuite le besoin de preuves en citant St Thomas, il ne s’agit pas là preuves intellectuelles sinon sensibles. Jésus ne condamne pas St Thomas, il reconnaît sa foi bien qu’il valorise davantage la foi de ceux qui n’auront pas attendu des preuves sensibles pour croire. Les vécus « mystiques », sensibles, contribuent à nourrir la foi et sont encore plus nécessaires sans doute dans un monde rationaliste et désacralisé. Ils ne sont cependant pas indispensables.
  3. Ceci dit, le vécu sensible, comme son expérience à Takiwasi, ne sont pas suffisants s’ils ne sont pas relayés par une vie d’Eglise, un enseignement cohérent, un partage communautaire où ce vécu puisse être aussi reçu et considéré ou éventuellement être alimenté.
  4. L’enseignement (livres, catéchisme, textes bibliques) qui ne s’appuie pas sur un vécu de foi et une relation authentique au divin, risque de rester stérile. On peut y voir une critique à une façon trop doctrinale, intellectuelle, mentale d’enseignement de la foi.
  5. Les diverses séductions signalées dans cet article sont bien retrouvées ici : facilité d’apprentissage, besoin « d’aider les autres », efficacité apparente, effets sensibles (« ça marche), contexte new age…
  6. Myriam avait été avertie de la fausseté du Reiki, par des rêves et par des douleurs physiques, depuis le début de son initiation, et croissantes au fur-et-à-mesure de sa pratique du Reiki …elle le savait « inconsciemment ».
  7. L’infestation est signée symboliquement quand ces douleurs ne lui permettent pas de réaliser le pèlerinage à St Jacques de Compostelle : « cela l’empêche de marcher vers Dieu ». Et du coup « ça ne marche plus » !

Il existe donc une incompatibilité totale à l’initiation et la pratique du Reiki pour un chrétien. Qui d’autre part n’en n’a nul besoin puisque la tradition chrétienne lui offre les outils de la guérison par la médiation du Christ (et de la Vierge, des Anges, des Saints). Encore faut-il sans doute que l’Eglise se réapproprie cette tradition initiée par Jésus lui-même et qui a tendance à être laissée de côté et qu’il commande cependant clairement à ses disciples de poursuivre: « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Mat. 10 :8).

Conclusion

Le Reiki appartient à ces pratiques de canalisation, cohérentes avec l’ambiance New Age et ses caractéristiques d’autoréférence, et qui semble répondre à la mentalité matérialiste et technique moderne qui demande rapidité d’apprentissage, d’exécution, immédiateté des résultats et manifestations sensibles.

Cependant, cette séduction cache des enjeux spirituels graves et généralement ignorés, en particulier d’infestation par des entités malignes du monde intermédiaire ou subtile, de par l’emprise exercée au moyen de l’initiation rituelle. Ces conséquences vont de la vampirisation énergétique inconsciente jusqu’aux pathologies les plus lourdes. L’édifice du Reiki est basé sur l’invocation d’esprits maléfiques ou démons. Son incompatibilité avec le christianisme est complète. Le Reiki représente donc un poison spirituel qu’il convient d’éviter et une arnaque qui se doit d’être dénoncée et combattue. Des remèdes existent pour s’en libérer et retrouver sa liberté.

 

Jacques Mabit