Le 13 février dernier l’Assemblée Nationale a adopté une nouvelle version de l’article 4 du projet de loi contre les dérives sectaires. Soulignons haut et fort que cette “loi baillon”, passée par le gouvernement Macron à la deuxième tentative, se base sur un danger plus imaginaire que factuel car dépourvu de l’apport de données certaines et d’avis unanime.

En effet, qui sont donc les “experts de la Mivilude, cette organisation préposée à ce genre de problématique? Deux psychiatres, une philosophe hautement politicisée, des présidents d’instituts de défense contre la manipulation (recevant probablement des fonds de l’État), un sociologue… mais aucun véritable psychanalyste ni chercheur libre. Cela n’empêchera pas cette loi d’obtenir les effets désirés: faire taire tous ceux, journalistes, youtubers et autres, qui pratiquent la libre pensée et relayent des avis qui contrastent le mainstream, sanitaire et autre.

De grands scientifiques comme par exemple Didier Raoult, Christian Perronne et Alexandra Henrion-Caude, pour ne citer qu’eux, ne pourront plus exprimer librement leurs valutations scientifiques et médicales. Car, on a beau dire que le texte laisse de côté les lanceurs d’alerte, mais qui aura désormais le courage de s’exposer encore plus au pouvoir de Big Pharma et à la vengeance d’une justice de plus en plus politicisée? Le professeur Didier Raoult est particulièrement ciblé, Olivier Véran l’ayant implicitement qualifié de “gourou” lors d’un débat repris par la télévision. Cette loi est volontairement mal faite car le manque de précision favorise le pouvoir en place qui pourra l’interpréter selon ses intérets. En effet, qui décidera qui seront les “gourous” et les “influenceurs” malhonnêtes?

Par contre, on peut en toute logique s’attendre que cette loi sur les sois-disant dérives sectaires, à propos de laquelle je répète que personne n’a encore vu la moindre évaluation sérieuse sur les dangers tant déclamés par les politiques (à moins de généraliser quelques rares cas emblématiques de secte criminelle), aura comme contre-effets le départ à l’étranger ou l’abandon de la profession de nombreux journalistes et intéllectuels. Une sorte de shoa des libre-penseurs, en quelque sorte. Tout dépendra de la manière par laquelle elle sera appliquée. Mais, ne nous leurrons pas, ce n’est pas pour du beurre qu’elle a été tant voulue et finalement approuvée, malgré certaines résistances à l’intérieur même du gouvernement.

Le recours à la croyance à l’influence quasi magique des dits “gourous” n’est pas nouvelle. Rappelopns par exemple que la même argumentation reine fut soutenue par le sénateur B. Accoyer il y a quelques années relativement à son amendement sur la réglementation du champ psy, réglementation dont personne ne sentait la moindre utilité. La même argumentation fut à la base du procès moyenâgeux contre le psychanalyste Armando Verdiglione en Italie dans les années ’80/90.

Il s’agit hélas d’un pas ultérieur vers un régime autoritaire, une nouvelle forme de fascisme qui a pris pied surtout à partir du covidisme. Un acte de force, autoritariste (et non pas autoritaire, car provenant de personnes n’ayant aucune véritable autorité), qui n’est que le symptôme d’une élite à la solde d’un oligarchie mondialiste particulièrement préoccupée d’un succés qui tarde à pointer et qui, vu les résistances démontrées ces dernières années par tout un pan important de la population, pourrait très bien ne pas se vérifier du tout.

Les argumentations au centre d’une telle loi plongent leurs racines toujours dans le même terrain: une prétendue faiblesse psychologique (constitutives?) et le pouvoir de suggestion de prétendus gourous. Le langage est confu et non scientifique. Nous sommes dans un scénario digne du Moyen Âge avec ses sorciéres, ses hérétiques… et ses immancables inquisiteurs ne supportant pas la faiblesse de leur église. Mais la croyance étant une des tares majeures de toute psychologie de masse, nul doute que cette loi trouvera de bien grands souscripteurs.

Antoine Fratini